Homélie du 22 décembre 2024

21 décembre 2024

"Vint un jour où, apprenant que sa cousine Elisabeth est également enceinte, Marie part lui rendre visite. Marie parvient à sa demeure et, dans la joie d’une rencontre toute éclairée par leur mutuel amour, un événement se produit entre les deux cousines, événement invisible à tout regard humain et cependant d’une immense portée spirituelle. A l’approche de Marie, la vie du futur enfant d’Elisabeth se met à tressaillir en son sein.(...)

Révélation de la grâce à Elisabeth

Ainsi la divine présence dont Marie est porteuse a non seulement réveillé la vie en sa cousine Elisabeth, mais aussi éveillé en elle une perception surnaturelle puisque, à l’instant même, elle est inondée de la lumière de l’Esprit. Elle reconnaît d’emblée la grâce dont elle elle vient d’être l’objet, la mystérieuse Visitation de son Seigneur. Loin de s’enorgueillir, de s’attribuer quelque mérite et d’en tirer gloire, Elisabeth s’émerveille humblement, laissant aussitôt jaillir en son cœur louange et adoration.(...)

Confirmation de l’Annonciation pour Marie

Il est à l’intime du cœur de Marie, un évènement sans doute plus capital encore, puisque la révélation de la Visitation dont elle vient d’être l’instrument, lui apporte la confirmation absolue de son Annonciation. La Visitation apparaît en quelque sorte comme le vivant prolongement du dialogue avec l’ange. (...) La voix ne l’a pas trompée ! Sans doute le Seigneur ne voulait-il pas laisser plus longtemps Marie dans la seule vue de foi de son Annonciation, livrée à quelque incertitude.(...)

Une signification universelle

Par delà le double message apporté à Elisabeth et à Marie, cette Visitation est porteuse d’une signification universelle. Elle rappelle à toutes les Elisabeth du monde une exigence sacrée envers les êtres par lesquels elles reçurent la visite de l’Esprit : celle de la « reconnaissance », qui n’est pas seulement un merci, mais l’attestation du don reçu devant celui qui en fut le messager. « Re-connaître », c’est ainsi connaître deux fois : connaître soi-même et faire connaître à l’autre, partager avec lui la connaissance de la grâce reçue. Si par fausse humilité, fausse pudeur ou fausse discrétion, ou encore par crainte d’offenser l’humilité de Marie, Elisabeth avait conservé pour elle son émerveillement, Marie n’aurait pas reçu la confirmation de la paternité surnaturelle que Dieu avait confiée pour elle à la fidélité d’Elisabeth. Une conception erronée de l’humilité et la vigilance extrême que nous portons à ne pas susciter l’orgueil des autres nous écartent souvent, hélas ! de la transparence et faussent alors le jeu de la solidarité humaine, derrière laquelle nous percevons pourtant, si nous sommes attentifs, la merveilleuse sollicitude de Dieu(...) Gardons-nous d’oublier cette exigence méconnue de ne jamais arrêter le courant de vie divine en lequel, à la suite de Marie et d’Elisabeth, nous sommes compromis et donc nous sommes responsables.(...)

Porteurs d’une grâce de confirmation

Pourquoi, en effet, le bénéficiaire d’une grâce apportée par un frère, douloureusement parfois, arrêterait-il à lui le courant qui la portait ? Ce serait priver ce frère d’une grâce de confirmation dont il avait peut-être secrètement besoin pour fortifier son courage et nourrir sa foi. Puisqu’elle est essentiellement échange, l’économie divine est ainsi établie sur la réciprocité. Elle ne s’inscrit pas dans les cœurs parcimonieux. Pourquoi serait-elle moins exigeante de la reconnaissance de l’Amour que de la gratuité de l’Amour ? Ainsi s’écoule le courant de Vie divine à travers les solidarités réciproques suscitées par les deux expressions d’un seul Amour. Portée par l’infinie douceur de ces deux cœurs de femme, la Visitation rassure notre fragilité et répète inlassablement au secret de nos vies que ce mystère s’adresse à nous et nous convie.

Marguerite Hoppenot, fondatrice du mouvement Sève, C’est un mouvement laïc qui propose un chemin de vie spirituelle fondé sur l’Evangile. Il fut créé par Marguerite Ph. Hoppenot en 1938, à l’appel du Cardinal Verdier, alors archevêque de Paris.

https://www.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Visitation/La-Visitation-selon-Marguerite-Hoppenot

 

Mi 5, 1-4a, Ps 79, He 10, 5-10

MISE EN SITUATION :

Nous sommes CHRÉTIENS de nom. Le sommes-nous de fait ? Nous pourrions alors « tressaillir de Joie » ; comme le fit le Baptiste, symbole du vieux Testament, s’effaçant devant le Nouveau. Nous reconnaîtrions en vérité que LE SEIGNEUR VIENT, comme Élisabeth le découvrit avec bouleversement. Nous chanterions le renouvellement du monde comme le fit MARIE. Toute notre vie deviendrait Réponse à l’AMOUR du Père. Devenons de plus en plus CHRÉTIENS en profondeur.

AU LIVRE DE MICHÉE :

Michée est dégoûté de voir son Peuple en guerre et plusieurs de ses concitoyens intéressés à faire du « marché noir ». Un jour, annonce-t-il, tout ce monde faux sera balayé. Alors, surgira le MESSIE venu du plus petit des clans de Juda, IL refera l’unité du Peuple et IL introduira dans le monde le Règne du Seigneur. Nouveau DAVID, IL sera source de PAIX.

LE PSAUME 79 

Le Seigneur tout-puissant a permis que son Peuple, sa splendide VIGNE, soit dévastée par les invasions. Qu’IL rende visite à sa VIGNE pour qu’il lui soit possible de REVIVRE.

LA LETTRE AUX PHILIPPIENS :

L’Épître aux Hébreux souligne la mutation radicale introduite par le Christ. La purification que les Juifs croyaient obtenir par les sacrifices rituels n’était qu’illusoire. Ils sont condamnés par Dieu. Seul, JÉSUS répond vraiment à la Volonté divine. Portant l’AMOUR à son sommet, Il s’est donné Lui-même. Tel est le véritable sacrifice, source de vie.