Mes Biens aimés,
Cette année est ma dixième année de sacerdoce.
J’ai passé 6 ans en France dont 5 ans dans la paroisse de Vaison la Romaine comme vicaire. Donc, j’ai vécu plus d’années de prêtrise en France, à Vaison la Romaine, qu’en Inde.
Aussi, m’est-il difficile de vous dire « au revoir » et de partir, parce que vous êtes devenus pour moi, des proches, pères, mères, frères, sœurs, amis etc…
Comment vous dire « au revoir » maintenant que chacune et chacun d’entre vous occupe une place dans mon coeur… ?
Votre amour fraternel, votre amitié chaleureuse, même lorsque vous ne me com-preniez pas à cause de mon accent et de mon français approximatif, de mes gestuelles à la mode indienne, vous êtes toujours restés souriants pour ne pas me blesser, ce qui m’a permis de garder courage pour rester, malgré les difficultés dans la différence de la culture, de la langue et même… de …la cuisine !
Vous m’avez ainsi beaucoup aidé afin d’apprendre ce qu’il fallait…
J’ai aussi été très sensible et ému lors de vos générosités pour l’achat de ma voiture, pour passer mon permis de conduire, pour venir en aide à ma famille et pour bien d’autres choses encore.
Il ne m’est pas possible de citer tout le monde et chacune et chacun en particulier, mais vous m’êtes tous très chers et mon coeur s’arrêterait de battre si je manquais de reconnaissance.
Je tiens, enfin, à remercier tout particulièrement le Père Robert :
– Quand je suis arrivé à Vaison, c’est grâce à lui que j’ai appris à allumer le gaz (parce que je n’avais jamais mis les pieds dans une cuisine auparavant)
– C’est lui qui m’a appris la culture européenne, qui m’a beaucoup encouragé pour apprendre le permis de conduire,
– C’est lui qui m’a protégé lorsque des personnes se plaignaient de mon mauvais français…
Au début, il m’était difficile de comprendre le français et souvent, je ne comprenais pas ce qu’il me disait. Parfois ai-je pu, peut-être le blesser et pour cela, je lui demande de me pardonner sachant que c’était bien inconsciemment, involontairement.
Mon départ n’est pas de ma propre décision, ni de celle de l’Evêque, ni de celle du Père Robert, ni de celle des paroissiens, mais c’est le plan de Dieu.
Je vous demande de prier pour moi afin de toujours rester fidèle au plan de Dieu sur moi.
Je laisserai mes coordonnées en Inde à la paroisse pour ceux qui désireraient me joindre là-bas et ce sera toujours avec plaisir que je répondrai. Je vous aime très fort mes biens aimés et je vous redis encore MERCI du fond du coeur.
Que Dieu vous bénisse tous.
Père Selvaraj