EN AVENT, LE PROPHÈTE BARUCH.
Baruch fut le scribe, le secrétaire et l’ami fidèle du prophète Jérémie qu’il suivit dans son exil en Égypte après la chute de Juda (Jr 43,5-7).
Il n’a probablement pas écrit ce « livre de Baruch » rédigé depuis Babylone, bien après le sac de Jérusalem par Nabuchodonosor. Si la rédaction lui a été attribuée (Ba 1,1), c’est que sa personnalité et son autorité prophétique étaient le meilleur étendard pour annoncer l’Espérance de Dieu à ceux qui vivaient en Exil. Et Baruch lui-même, en fidèle serviteur de Jérémie, y aurait sans doute souscrit.
LE LIVRE DE BARUCH
Ce sont les derniers versets du livre de Baruch que nous avons entendu. Au premier chapitre, le livre pointait la culpabilité des Judéens. Ils n’avaient pas écouté la Loi de Moïse et se sont rendus encore plus coupables en refusant d’écouter l’appel à la conversion des prophètes tel Jérémie (Ba 1). L’exil subi est alors décrit comme un châtiment mais surtout comme une épreuve, c’est-à-dire, un temps propice pour reconnaître ses torts et renouer avec le Seigneur (Ba 2). Le livre souligne ainsi la bonté première du don de Dieu. Par sa Loi et ses prophètes, par sa parole et en sa création, Dieu avait offert à son peuple sa sagesse lui permettant de vivre heureux (Ba 3). Le péché des fils d’Israël a ruiné ce don. Le chapitre qui précède notre passage (Ba 4) décrit ainsi Jérusalem, telle une veuve pleurant la déportation de ses enfants pécheurs mais ayant la ferme conviction que le Seigneur les fera revenir. (Ba 4, 23) : « Dans le deuil et les larmes, je vous ai laissés partir ; mais Dieu vous ramènera vers moi, pour toujours, dans la joie et l’allégresse. [… ] 28 Votre pensée vous a égarés loin de Dieu ; une fois convertis, mettez dix fois plus d’ardeur à le chercher. »
JÉRUSALEM VÊTUE DE GLOIRE
Notre passage constitue la réponse du prophète à cette veuve éplorée. Ce ne sont pas seulement des paroles d’encouragement. Quitte ta robe de tristesse… Revêts la parure de Gloire… le manteau de la Justice. Les expressions ne sont pas de l’ordre du souhait mais de l’action. La veuve a fini son temps de deuil et doit s’habiller pour une fête. Les enfants ne sont pas encore revenus mais la joie est déjà là. Son habit royal et son diadème sont les signes même de la faveur qu’elle reçoit de Dieu. Jérusalem, la veuve, est parée telle une épouse qu’Il s’est choisie. Une épouse à qui il donne sa gloire, sa justice et sa splendeur. La tristesse et la misère furent temporaires, la splendeur et l’alliance sera pour toujours.
PAIX ET JUSTICE, GLOIRE ET PIÉTÉ
Comme en Jérémie, Jérusalem reçoit de nouveaux noms : Paix-de-la-Justice, Gloire-de-la-piété-envers-Dieu. On se souvient que l’injustice envers les faibles et les pratiques idolâtres avaient mené le peuple à la ruine. Les noms et la tenue de Jérusalem sont le signe d’une grâce. Ils manifestent que désormais la paix s’appuie sur la justice, que la justice se nourrit de la paix intérieure. Que la Gloire et la présence de Dieu se reçoivent dans cet attachement sincère à l’amour de Dieu qu’on appelle piété. L’Espérance du prophète nous rhabille pour l’hiver. Sans attendre. Cette Espérance veut nous revêtir de cette paix, intérieure et fraternelle, qui nous glorifie. Elle veut nous couvrir de la Justice de Dieu. Le prince de la paix (Is 9,5) vient pour renouer avec nous cette Alliance parfois abîmée de manière peu glorieuse. Il vient, petit, discret. Et il est bon de le contempler sur la paille, comme sur la croix, et recevoir déjà, aujourd’hui, un peu de sa paix.
DEBOUT JÉRUSALEM !
Debout ! Regarde ! Vois tes enfants portés en triomphe, rassemblés … Le temps des pleurs est révolu. Les enfants reviennent, la joie est à son comble. Répondant à la Parole de Dieu, ils retournent non comme des pénitents, ni couverts de honte, mais comme des rois. L’exil fait place au triomphe. Ils sont portés comme sur un trône royal : Dieu leur a donné son siège. À moins que ce trône royal soit ces bras de Dieu qui aime ses enfants, fardeaux légers et faciles à porter (Mt 11,30). Portés pour ne point se fatiguer, portés haut pour voir au loin et que leurs regards croisent au plus vite celui de leur mère Jérusalem et de leurs frères. Dispersés les voilà réunis. Debout nous dit l’Espérance. Debout, pour mieux voir, voir au loin, voir l’amour qui vient… voir le coupable d’hier porté et ovationné par le Seigneur. Debout, pour admirer, même depuis nos ténèbres, la lumière de sa Parole, de son Verbe, brillant du levant au couchant, et qui nous appelle à nous rassembler. Pour cela, Dieu met tout en œuvre, jusqu’à aplanir les sentiers et créer un chemin ombragé pour que ses enfants puissent se retrouver en paix. Debout, car le Seigneur vient nous faire marcher sans crainte. Ainsi, Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice.
Père François BESSONNET
https://www.aularge.eu/blog/2018/12/07/en-avent-le-prophete-baru
Ba 5, 1-9, Ps 125, Ph 1, 4-6.8-11
MISE EN SITUATION :
Pour la plupart des gens, ce qui compte c’est le pouvoir. Le CHRÉTIEN est invité à voir autrement les choses, à reconnaître la force active de l’ESPRIT qui fait d’individus dispersés, un peuple soudé par l’AMOUR, avant-garde d’une Humanité renouvelée. Entre cette Force et les puissances de ce monde, il y a incompatibilité…
LE PSAUME 125 :
Ce Psaume chante l’ESPÉRANCE. Israël a été dispersé en exil. Un jour, Dieu le ramènera dans son pays. Ce Retour merveilleux sera l’amorce de l’ère Messianique. Au désespoir succédera la JOIE…
LA LETTRE AUX PHILIPPIENS :
Les chrétiens de Philippes, convertis du paganisme, forment une Communauté ardente. Ils ont maintes fois témoigné leur reconnaissance à l’Apôtre qui leur a apporté l’ÉVANGILE. En leur écrivant, Paul se réjouit de constater la générosité qui les anime. Il souhaite que la jeune ÉGLISE progresse encore en clairvoyance et droiture.
Elle pourra ainsi marcher sans trébucher vers « le Jour du Seigneur » et accéder à la plénitude de VIE...