Pourquoi la fête de Yom Kippour concerne aussi (un peu) les chrétiens

13 septembre 2020

2e partie

Du « bouc émissaire » au Jésus crucifié

Il faut savoir que jusqu’au 1er siècle après Jésus Christ, la liturgie de Yom Kippour se déroulait au temple de Jérusalem. Et celle-ci suivait les nombreuses prescriptions du Lévitique. Au chapitre 16, il est fait mention d’un « bouc émissaire » sur lequel poser symboliquement tous les péchés du peuple, puis envoyer celui-ci dans un lieu solitaire pour l’expulser de l’espace où vivent les croyants. Pour les chrétiens, cette figure sera assumée par Dieu lui-même en la personne de Jésus crucifié.

Comme explique Prixm, la newsletter hebdomadaire vouée à redonner goût à la Bible, plusieurs passages du Nouveau testament montrent effectivement que les premiers chrétiens — c’est-à-dire les premiers juifs qui reconnurent le messie en Jésus — utilisèrent le récit et la liturgie de Yom Kippour pour comprendre sa mort sur la croix. L’expression « bouc émissaire » viendrait précisément des sacrifices de Yom Kippour.

Les « dix jours redoutables »

Mais si pour les catholiques le texte du Lévitique peut effectivement évoquer le sacrement de réconciliation, temps de contrition et de demande de pardon, le pardon sera obtenu de Dieu par l’intermédiaire du prêtre, alors que dans le judaïsme, lors du jugement annuel, Dieu ne pardonne que les fautes qui le concernent directement comme, par exemple, s’opposer volontairement à ses commandements. En revanche, les fautes commises à l’égard d’autrui doivent être pardonnées par la personne qui a été offensée. Pendant les « dix jours redoutables » – période entre Roch Hachana, le début de l’année juive, et Yom Kippour — chacun est appelé à demander le pardon directement à celui qu’il a, ou pense, avoir offensé et il doit l’obtenir.

Et si l’offensé refuse de donner son pardon, l’offenseur doit insister au moins trois fois avant d’être libéré de son obligation. Une démarche très forte qui engage chacun directement avec toutes les personnes qu’il côtoie. Pardonnés par Dieu, les uns et les autres se féliciteront et ce sera la fin de Kippour marqué, à la tombée de la nuit, par une belle collation composée essentiellement de douceurs et pâtisseries, et plus tard un grand repas.

 

Extrait de l’article d’Aleteia :

https://fr.aleteia.org/2017/09/28/pourquoi-la-fete-de-yom-kippour-concerne-aussi-un-peu-les-chretiens/