Mes chers amis,
Dimanche dernier c’était le désert. Aujourd’hui c’est la montagne. Jésus nous prend avec Lui sur la montagne et c’est lui qui nous prend et qui nous invite. C’est un moment très particulier car il se déroule à la fin de la première période de l’annonce de l’Évangile par Jésus, où Jésus a posé à ses disciples la question fondamentale Mc (8, 27b. 29a) : « Au dire des gens, qui suis-je ? » et ensuite : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Il est très intéressant de voir que Jésus prend avec Lui Pierre qui d’abord a bien déclaré que Jésus est le Messie (le Christ), et le Fils du Dieu vivant ! Et ensuite il a refusé les souffrances en recevant de la part de Jésus une très forte réprimande : « Passe derrière moi, Satan ! » Nous pouvons ainsi voir comment Jésus aime beaucoup Pierre et comment il prend soin particulièrement de lui pour bien le former et former sa foi ! Comme nous le dit le livre des Proverbes (3, 11-12) : « Ne méprise pas, mon fils, le châtiment de Yahvé et ne prends pas mal sa réprimande, car Yahvé reprend celui qu’il aime, comme un père le fils qu’il chérit. »
Car dans ce premier temps de l’enseignement de Jésus il vient d’apparaitre un grand combat intérieur dans les cœurs des disciples, le combat qui est aussi le nôtre et Pierre le dévoile tout spontanément : Dieu qui me mène vers la gloire et la prospérité – OUI, je suis d’accord ! Mais Dieu qui mène à travers les difficultés, les souffrances et enfin à travers la mort : NON ! Je veux que cela ne m’arrive jamais ! Voilà notre combat qui nous fait peur et qui nous fait quitter le champ de bataille ! Mais, ne soyons pas lâches ! Ne désertons pas ! Ne quittons pas le champ de bataille ! Mais comme nous dit la lettre aux Hébreux (12, 2-4) : « Les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu. Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché ».
Voilà pourquoi la montagne, la lumière et la transfiguration ! Dieu est présent ici et maintenant ! Voilà qu’il réalise sa promesse il conduit notre histoire, il conduit ton histoire ! Ne craint pas ! Il te fait voir avec lui tes douleurs pour te montrer qu’il est plus grand ! Comme pour faire sortir d’Égypte son peuple, il a préparé Moïse. Maintenant il envoie son Fils unique – Jésus. Maintenant il ne te donne plus uniquement une promesse d’une terre promise quelque part mais la vie éternelle ! Il ne veut pas uniquement, comme jadis, vaincre le pharaon et tes ennemis mais vaincre ton ennemi principal depuis toujours, celui qui veut vraiment ta mort et la mort éternelle de nous tous, comme nous dit le livre de la sagesse (1, 13. 2, 23-24) : « Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. (...) Or, Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l’expérience, ceux qui prennent parti pour lui. »
Comme Moïse rayonnait de la lumière et descendait de la Montagne de Sinaï portant les dix commandements de l’ancienne alliance, Jésus aussi nous apporte une Nouvelle et éternelle alliance dans son sang ! Mais sur cette montagne il ne reflète pas uniquement la lumière de Dieu comme Moïse, mais il est transfiguré par la lumière qui a la source en Lui-même, comme nous déclarons dans le credo : « Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu ». Un nouveau Moïse qui n’offrira plus symboliquement le sang du bétail mais qui s’offrira lui-même pour toi et moi ! Voilà pourquoi le même Pierre nous dit plus tard dans les Actes des Apôtres (3, 22) : « Moïse a déclaré : Le Seigneur votre Dieu suscitera pour vous, du milieu de vos frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez en tout ce qu’il vous dira. » Comme l’écho des paroles entendues aujourd’hui sur la montagne (Mc 9, 7) : « Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » »
Écoutez-le ! N’ayez pas peur ! Comme il nous a invité au début de son pontificat Saint JPII : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! » N’ayez pas peur de vous laisser guider par le Christ ! Montrez Lui vos faiblesses, vos doutes et vos peurs ! Pour qu’il puisse vous conduire seul, être en tête à tête avec Lui, sur la montagne pour lui confier vos problèmes. Et là, par avance comme pour les apôtres, montrer que la puissance et la gloire de son amour sont plus forts que tout et même la mort ! Ainsi, quand arriveront les problèmes graves, les tentations, ton monde te tombera sur ta pauvre tête et même tu sentiras un appel dernier pour partir d’ici.... Remplis de l’amour du Christ tu ne trembleras pas ! Sachant comme dit le livre de Job (19, 21) : « Je sais, moi, que mon Défenseur est vivant, que Lui, le dernier, se lèvera sur la poussière ».
Amen !
Père Robert